Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/48

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toute massive qu’elle est, est aisément portée au milieu de la matière céleste, qui est infiniment plus fluide que l’eau, et qui remplit tout ce grand espace où nagent les planètes. Et où faudrait-il que la Terre fût cramponnée pour résister au mouvement de cette matière céleste, et ne pas s’y laisser emporter ? C’est comme si une petite boule de bois pouvait ne pas suivre le courant d’une rivière.

Mais, répliqua-t-elle encore, comment la terre avec tout son poids se soutient- elle sur votre matière céleste qui doit être bien légère, puisqu’elle est si fluide ? Ce n’est pas à dire, répondis-je, que ce qui est fluide, en soit plus léger. Que dites-vous de notre gros vaisseau, qui avec tout son poids est plus léger que l’eau, puisqu’il y surnage ? Je ne veux plus vous dire rien, dit-elle comme en colère, tant que vous aurez le gros vaisseau. Mais m’assurez-vous bien qu’il n’y ait rien à craindre sur une pirouette