en un autre. Cependant il ne laissa pas de se trouver des hommes, & dans des pays très chauds, & dans des pays très froids ; voilà déjà le monde augmenté. Ensuite on jugea que l’Océan couvroit toute la terre, hormis ce qui étoit connu alors, & qu’il n’y avoit point d’antipodes, car on n’en avoit jamais ouï parler, & puis, auraient-ils eu les pieds en haut, & la tête en bas ? Après ce beau raisonne ment on découvre les antipodes. Nouvelle réformation à la carte, nouvelle moitié de la terre. Vous m’entendez bien, Madame, ces antipodes-là qu’on a trouvés contre toute espérance, devroient nous apprendre à être retenus dans nos jugements. Le monde achèvera peut- être de se développer pour nous, on connaîtra jusqu’à la Lune. Nous n’en sommes pas encore là, parce que toute la terre n’est pas découverte, & qu’apparemment il faut que tout cela se fasse d’ordre. Quand nous aurons
Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/95
Apparence