des oracles. Ce grand Pan qui meurt sous Tibère, aussi bien que Jésus-Christ, est le maître des démons, dont l’empire est ruiné par cette mort d’un Dieu si salutaire à l’univers ; ou si cette explication ne vous plaît pas, car enfin on peut, sans impiété, donner des sens contraires à une même chose, quoiqu’elle regarde la religion, ce i^rand Pan est Jésus-Christ lui-même, dont la mort cause une douleur et une consternation générales parmi les démons, qui ne peuvent plus exercer leur tyrannie sur les hommes. C’est ainsi qu’on a trouvé moyen de donner à ce grand Pan deux faces bien différentes.
L’oracle rendu au roi Thulis, un oracle si positif sur la sainte Trinité, peut-il être une fiction humaine ? Comment le prêtre de Sérapis aurait-il deviné un si grand mystère, inconnu alors à toute la terre, et aux juifs mêmes ?
Si ces autres oracles eussent été rendus par des prêtres imposteurs, qui obligeait ces prêtres à se décréditer eux-mêmes, et à publier la cessation de leurs oracles ? N’est-il pas visible que c’étaient des démons que Dieu même forçait à rendre témoignage à la vérité ? De plus, pourquoi les oracles cessaient-ils, s’ils n’étaient rendus que par des prêtres ?
chapitre iv
Que les histoires surprenantes qu’on débite sur les oracles doivent être fort suspectes.
Il serait difficile de rendre raison des histoires et des oracles que nous avons rapportés, sans avoir recours aux démons ; mais aussi tout cela est-il bien vrai ? Assurons-nous bien du fait, avant que de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette méthode est bien lente pour la plupart des gens qui courent naturellement