Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
SOUVENIRS

ennemis et combattraient avec les vivans pour la défense de la patrie. C’est donc dans cette enceinte, et à trois cents pas environ du temple de Junon, que se trouve celui de la Concorde : ce monument est le mieux conservé que j’aie encore vu en Italie, en Grèce et en Sicile. Il ne lui manque en effet qu’un toit, un morceau du fronton, une portion de corniche ; tout le reste est sur pied. Ce bienfait est dû à la religion chrétienne, dont l’encens vint purifier le sanctuaire des faux dieux. Cet édifice est dorique, pseudodiptère et amphiprostyle. Les colonnes sont cannelées, sans base : le temple pose sur six gradins ; il a 143 pieds 10 pouces 9 lignes de longueur, sur 51 pieds 4 pouces de largeur. L’époque de sa fondation est aussi incertaine que sa dédicace à la Concorde (16) ; cette supposition n’ayant d’autre fondement que l’inscription suivante, trouvée dans la ville moderne :

CONCORDIÆ. AGRIGENTINORVM. SACRVM.
RESPVBLICA. LILYBETANORVM.
DEDICANTIBVS. M. ATTERIO. CANDIDO. PROCOS.
ET. L. CORNELIO. MARCELLO. Q. PR. PR.

On peut croire, avec plus de vraisemblance, que cet édifice fut du moins restauré après la guerre