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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/245

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SOUVENIRS

contrée plus délicieuse. Des bois d’oliviers, d’amandiers, arrivent jusqu’à la mer ; des ruisseaux charmans descendent des montagnes. La végétation couvre un amphithéâtre de coteaux, où l’on vit jadis la délicieuse Terina, colonie de Crotone ; Annibal la détruisit d’abord, et les Sarrasins l’effacèrent ensuite entièrement de ce rivage. Des forêts épaisses montent par gradation jusqu’aux cimes de la montagne de Volgaria, une des plus hautes de la Calabre. Quelques villages, perchés comme les nids de l’oiseau de proie, sont attachés, suspendus à des rochers perpendiculaires. Des mulets nous firent franchir le chemin qui sépare Policastro de la Sala, et, après avoir été bien mai couchés, plus mal nourris, nous atteignîmes enfin la plaine où fut la riche Pœstum. Elle était située à cinquante stades du fleuve Silarus, dont nous avions quitté les bords, et du temple de Junon Argive. Nous venions de chercher Velia, fille de Phocée, patrie de Parménide et de Zénon. On pourrait aussi trouver près de ce lieu Buxentum, Tagianum, Grumentum ; on n’y voit que Clampetia, aujourd’hui Amantea Temesa. Pœstum, fondée originairement par les Doriens, occupée plus