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APERÇU DES ÉVÉNEMENS

royaume de Naples ; cette île perdit alors ses privilèges, ses lois, son antique bannière. On appropria le moins mal possible le code Napoléon aux habitudes siciliennes, et ce pays fut soumis pour la première fois à la conscription, et aux impôts du timbre et de l’enregistrement.

On ne peut douter que ces mesures n’aient aigri le peuple et augmenté la haine des Siciliens contre la domination napolitaine. La misère, suite de l’encombrement des denrées, vint encore ajouter au mécontentement général. On peut donc en quelque sorte excuser la sédition qui éclata en Sicile, et dont le signal fut donné par le royaume de Naples, à la prospérité duquel cette île avait pu se croire sacrifiée. Les Siciliens virent leurs efforts oubliés et leur fidélité méconnue ; il fut assez facile de leur persuader que le silence et la soumission ne pouvaient qu’empirer leur condition. Ce peuple ardent, exaspéré, se trouvait ainsi placé entre la misère et la révolte.

Les premiers troubles éclatèrent dans la ville de San-Cataldo, où les registres de la carta bollata[1] avaient été brûlés par le peuple. À

  1. Papier timbré.