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APERÇU DES ÉVÉNEMENS

populace qui débouchait des rues adjacentes, soit par les citoyens qui, des fenêtres et des balcons, tiraient sur les soldats. Enfin la garnison et le reste de ce régiment furent contraints de se réfugier à la Bagaria. Naselli voulut s’embarquer sur le paquebot qui était en rade, protégé par le château, et sur lequel, cinq jours auparavant, il avait fait transporter une partie de son mobilier. Ce projet fut exécuté et le gouverneur, abandonnant son poste, revint à Naples.

Le peuple, après s’être rendu maître du château, cherchait, dans la journée du 17, le prince de la Cattolica, qui avait fait tirer sur la foule ; on l’atteignit à la Bagaria, et il y fut tué. Le prince d’Iaci et l’officier Lanza subirent le même sort, parce qu’ils étaient parvenus à faire enclouer deux canons que les révoltés traînaient après eux. Il est triste d’être obligé de dire qu’on vit dans les rangs de la plus vile populace, et à côté des forçats, des nobles, des prêtres et jusqu’à des religieuses qui prenaient part à la sédition. Le 18 juillet, les troupes furent désarmées, les soldats consignés, et les officiers mis dans une maison à part ; ils y furent nourris aux dépens du public. Cependant, par une sorte de justice