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NOTES.

raides, réunis probablement comme les anciennes figures égyptiennes qui avaient servi de modèle aux Grecs dans l’enfance de l’art. L’invention de Dédale lui fit beaucoup d’honneur ; et ses statues, qui, quelques siècles après, étaient regardées comme informes, quoiqu’on y trouvât un certain caractère de grandeur, passèrent de son temps pour des prodiges ; on les disait animées : elles marchaient ; et, pour pouvoir être sûr de les conserver lorsqu’on les achetait, on était obligé de les attacher, afin qu’elles n’abandonnassent pas l’endroit où les avait placées leur nouveau propriétaire. Il paraît aussi que Dédale se servit du mercure ou vif-argent pour donner du mouvement à ses figures ; c’est du moins l’opinion de quelques auteurs anciens. D’après toutes ces découvertes de Dédale, on n’est pas étonné que son adresse et son habileté aient fait passer dans la langue grecque son nom comme épithète, pour exprimer tout ce qui était fait avec art, à moins que ce mot n’existât avant le premier statuaire grec, et qu’il ne fût devenu son nom. On donnait celui de Dédalées aux statues qui remontaient à une époque inconnue ; il désignait plus particulièrement de grandes figures en bois, faites, disait-on, d’après le modèle de celles de Dédale, et qui servirent dans de grandes fêtes nommées Dédalées, célébrées à Alalcomène près de Platée, les unes tous les ans, et les autres tous les soixante ans, en l’hon-