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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/352

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ARTISTES SICILIENS MODERNES.

plus solide, si la mort ne l’eût enlevé à l’âge de vingt-six ans.

Papaleo (Pietro), sculpteur et stucateur, né à Palerme vers l’an 1642, et mort à Rome en 1718, a laissé plusieurs ouvrages dans cette dernière ville. Le mérite de Papaleo l’avait fait admettre à l’académie de Saint-Luc en 1695.

Juvara ou Ivara (Filippo), architecte et graveur, né à Messine en 1685, d’une famille ancienne, mais pauvre, mourut en 1735. Il s’appliqua dans son enfance au dessin et à l’architecture, prit l’habit ecclésiastique, et vint à Rome dans l’école du cav. Fontana. À défaut d’occupations, Ivara se mit à graver à l’eau-forte des scènes du petit théâtre de’ Burattini [marionnettes] du cardinal Ottoboni ; mais le duc de Savoie, à peine nommé roi de Sicile, le fit venir à Messine, et lui demanda un projet de palais à élever sur le port de cette ville. Ce prince en fut si satisfait, qu’il nomma Ivara son premier architecte. Cet artiste fit construire à Turin la façade de l’église des Carmélites sur la place Saint-Charles, jeta les fondemens de l’église de la Superga, ceux du palais de Stupinigi et de plusieurs autres édifices sacrés et profanes. Appelé par le roi de Portugal, il lui présenta plusieurs projets d’édifices publics et religieux. L’incendie du palais royal de Madrid, arrivé à la fin de l’année 1734, détermina Philippe V à faire venir