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DE LA SICILE.

dit-on, trop jaloux de l’architecte, qui mourut victime de cette singulière rivalité.

Ce temple de Vénus et de Rome, amphiprostyle et pseudo-diptère[1], doit avoir eu deux cella appuyées l’une contre l’autre. Dix colonnes de marbre blanc d’ordre corinthien ornaient chaque face principale ; il paraît n’en avoir pas eu plus de dix-neuf sur les flancs. Cet édifice était entouré d’un portique formé de colonnes de granit, dont un des côtés décorait la voie Sacrée. Honorius I.er, pape dans le VII.e siècle, obtint d’Héraclius la permission d’enlever le toit d’airain de ce monument pour en couvrir la basilique de Saint-Pierre. La Summa via passait vis-à-vis le temple de Vénus et de Rome. Les mêmes soins viennent de faire connaître toute la voie Sacrée, et ce qui dépendait de l’édifice connu sous le nom de temple de la Paix. Cette basilique avait été érigée par

  1. Amphiprostyle, c’est-à-dire, à double fronton. Pseudo-diptère se dit d’un édifice qui est non-seulement entouré de colonnes, mais dont les deux façades en sont également ornées, et dont la nef a une double entrée décorée aussi de deux autres colonnes ; d’où il résulte que lorsque le monument est vu de front, c’est-à-dire, de l’un ou de l’autre côté de ses deux façades, chacun de ces côtés présente aux yeux comme un double rang de colonnes.