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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/397

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LE RAJAH DE BEDNOURE,

découvrit bientôt une impression qu’il chercha long-temps à nous cacher.

La famille Makinston témoigna sa joie de l’arrivée de William par des fêtes où l’on accourait de toutes parts. La variété de ces plaisirs bruyans devait enfin soustraire M.lle d’Averney à ses pénibles souvenirs ; mais, au milieu des réunions les plus tumultueuses, je fus surpris d’entendre William Makinston solliciter de son père la permission de quitter Anjenga avant l’expiration de son congé. Ses demandes réitérées inquiétèrent sa famille.

Il me fut plus aisé qu’à tout autre d’étudier la cause de ce qui le faisait accuser de bizarrerie. Je rencontrais le major Makinston dans la société, où les gens fortement occupés d’une idée peuvent se croire isolés et supposent être à l’abri de toutes les observations. Objet constant des prévenances de plusieurs femmes séduisantes, Willam était également vanté, loué par toutes les mères, qui désiraient cette alliance pour leur fille : mais ses yeux se fixaient toujours, malgré lui, sur la même personne ; le reste semblait ne pas exister. Je saisissais jusqu’aux tressaillemens que lui causaient certaines inflexions