sous des places, des palais, et communiquent de la galerie au monastère. De jeunes demoiselles nobles habitent ces couvens ordinairement fort riches. Elles recevaient autrefois au parloir, et donnaient des goûters, de petits concerts spirituels. On les retrouvait sur les balcons du Cassero à l’heure de la promenade ; les gens intéressés à les revoir se logeaient près de ce lieu ; on se parlait par signes : mais tout cela est changé. Les religieuses actuelles des couvens de Palerme portent la peine de la gaieté qui animait leur asile il y a quarante ans, et de ce qu’en ont dit quelques voyageurs indiscrets. Les églises de ces couvens sont très-ornées ; des lucarnes rondes, grillées d’argent, d’environ deux pieds de diamètre, placées à trois pieds du pavé, servent de confessionnaux. J’y voyais sans cesse des prêtres assis dans un bon fauteuil, l’oreille appliquée à la grille, écoutant patiemment les scrupules religieux.
Le peuple de Palerme se plaint des impôts qui l’accablent ; on lit sur la porte d’un bureau d’octroi, à l’entrée de la ville, Dazio de’ fiori, impôt sur les fleurs. N’est-il pas trop cruel d’imposer les fleurs et de tolérer dans les rues des monceaux de fumiers ?