Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/369

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dernier effort ; car la nature pousse toujours ses opérations aussi loin qu’elles peuvent aller et ne laisse aucun degré vide. Quelle multitude innombrable de créatures glorieuses ne doit-il pas y avoir, qui nous surpassent en perfection ; De nous à l’infini, l’espace est infiniment grand. [La pensée plus rapide que le temps, que le son, que le vent, que la lumière, ne saurait parcourir cet espace, elle s’y perd avant que d’en découvrir les bornes (+).] Cette immense étendue serait-elle vide, n’y aurait-il rien pour la remplir ? Non, comme parmi les hommes toutes les conditions ne se réduisent pas à celles de roi et de mendiant, ou parmi les animaux toutes les classes aux lions et aux vermisseaux ; de même les créatures intelligentes ne se bornent pas aux anges d’un ordre excellent et aux faibles humains. Toute est rempli. Tout est plein d’esprits. ceux du plus bas ordre diffèrent peu de nous. Ceux du rang le plus élevé approchent aussi près de l’infini que la créature peut atteindre au créateur. Entre deux se trouvent des classes sans nombre de ces natures supérieures,