Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/407

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C'est l'ouvrage de la souveraine sagesse.

Mais j'entends des contradictions qui s’élèvent. On me demande si les choses sont effectivement telles que je les représente, si l’univers plaît à tous les hommes, si chacun y trouve ce qu'il cherche ? L'expérience ne nous montre-t-elle pas une foule de gens qui se plaignent de l'ordre que Dieu a établi dans l'univers ? N'est-ce pas ce monde sur lequel les sages eux-mêmes font tant de plaintes et où plus d'un Mandevill méconnaît le bien et n'aperçoit que les traces du mal ? Patience, il faut examiner la chose de plus près. Qu'ai-je dit de cet univers ? Que chacun y trouve ce qui convient à sa nature. Cette proposition est si incontestable qu'aucun doute ne saurait l’ébranler. S’il y a des gens qui corrompent leur nature et qui par une semblable corruption cherchent des choses qui leur sont contraires, comment ose-t-on s'en prendre à la nature ou à son Auteur. Tout comme chez les hommes et les animaux, le goût pour les aliments solides et liquides peut s'altérer au point qu'ils se nourrissent et s’abreuvent de choses contraires à leur nature et nuisibles ; les âmes se trouvent