Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/435

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non seulement la chaleur mais même toute la température de leur séjour natal (+). Il est donc certain qu'une chaleur égale partout ferait périr la plus grande partie des productions de la nature et lui ôterait par conséquent sa principale beauté. Et que de biens n'aurions-nous pas perdu en même temps par là ? Si un pays n'avait rien qui ne fut commun à l'autre, que deviendrait le négoce, qui nous procure tant d'avantages, non vains et imaginaires, mais très réels. Car quoique l'avarice, la volupté et quelquefois une folle ambition, aient fait chercher le chemin des contrées étrangères et transporter chez nous les biens de la nature qui s'y trouvent, nous tirons pourtant effectivement, en venu de l'enchaînure universelle des choses, d'insignes usages de cette communauté entre les peuples. Où en seraient nos sciences si chaque pays n'avait aucun besoin d'entrer en liaison avec les autres ? Car qu'est-ce qui pourrait nous déterminer à visiter d'autres contrées, si elles ne possédaient