Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/438

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avantages semblables. Mais en revanche vous perdrez tous les fruits que nous retirons des montagnes. Tant d'espèces de pierres et de métaux, tant de fleuves, de fontaines et de lacs, qui embellissent notre séjour, disparaîtront. La mer elle-même deviendrait un marais infect. Une bonne partie des plantes les plus belles et les plus utiles, plusieurs espèces d'animaux qui ne vivent que sur le sommet des plus hautes montagnes seraient perdus pour nous. Car nous voyons de manière à n'en pouvoir douter que toutes ces choses ne peuvent se nourrir et se conserver que dans les montagnes ; ce qu'il serait aisé de prouver de chacune d'elles en détail si mon plan s’étendait aussi loin. Pensez à présent quelle vie misérable et sauvage l’homme mènerait s'il était seulement privé des métaux, qui s'engendrent dans le sein des montagnes. Ces neiges mêmes, et ces glaces immortelles, qui en couvrent en plusieurs endroits la cime, procurent un avantage bien sensible en entretenant le cours non interrompu des fleuves. Plusieurs des principaux fleuves de l'Europe tirent en effet leur origine de semblables montagnes. Si à la place de la neige qui y tombe,