Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/441

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tous deux le même Auteur, qui suit des principes constants dans tous ses ouvrages. Ainsi l'harmonie et l'analogie du monde matériel et du monde invisible sont si certaines et si invariables que nous ne trouvons rien dans la disposition générale de l'un, qui ne se rencontre d'une manière analogue dans celle de l'autre. Eh bien, cherchons donc dans le règne des esprits ces cas semblables où des imperfections apparentes procurent effectivement des avantages considérables. Pour arriver à cette fin nous n'avons pas besoin d'aller bien loin, nous trouverons en nous-mêmes ce qui fait l'objet de notre recherche. Quels désordres étonnants ne semblent pas régner parmi le genre humain ! Considérons un homme seul, quel mélange de passions qui le dominent, qui le tyrannisent, qui le déchirent tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, qui s'en jouent en un mot comme les flots de la mer d'une faible nacelle ! Quelles faiblesses dans les meilleurs Esprits ! Quels désirs insensés dans les plus grandes âmes ! Où est l'homme heureux, que les égarements de son cœur n'ont jamais jeté dans aucune folie ? Où est l'homme parfait, dont