Page:Formey - Mélanges philosophiques, Tome 2, 1754.djvu/457

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à la connaissance de personne. Cette intelligence étrangère ne prendrait-elle pas tout ce récit pour de pures fictions ? Et comment faudrait-il s'y prendre pour lui rendre la chose probable sans appeler l'expérience au secours ? Cela lui paraîtrait aussi peu apparent qu'il l'est que le fond de la terre cache un trésor et des merveilles pleines d'art et de sagesse. L'un en effet ne répugne pas davantage à la raison que l'autre. Il y a donc dans la nature bien des choses qui semblent ne pas s'accorder avec les lumières de la raison.

Le gouvernement du monde présente aussi des mystères semblables à ceux des œuvres de la nature. Posez le cas qu’il y eût sur la terre un roi dont la sagesse, la bonté, l’affection pour ses peuples, fussent suffisamment confirmées par mille exemples et qu'il vint nouvelle, que ce roi a bâti une grande et magnifique ville où ses sujets doivent chercher leur bonheur pendant un certain espace de temps, mais qu'en même temps il a tellement caché la plus belle partie de la ville que les habitants ont une peine extrême à y arriver et que cependant il fait conserver cet endroit avec des soins et des frais étonnants, sans qu'on sache