Page:Forneret - L’Infanticide, 1856.djvu/3

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Un cadavre est près d’elle… il faut l’anéantir.
Et, loin de tous les yeux, le porter, l’enfouir…
Elle commet cette œuvre effrayante, incroyable…
En sa tête, un calcul travaille, épouvantable !!
Pour se débarrasser avec plus de bonheur
Du fardeau qui lui pèse à l’esprit (non au cœur),
Sur ce terrain de mort s’agite sa pensée,
Si ce n’est fait d’avance… et sa force épuisée
Ne l’arrête jamais… ou du moins peu souvent,
Car, la Brâve qu’elle est, redoute un châtiment
(Avec trop de douceur appliqué sur le Monstre,
Le nombre des forfaits accomplis le démontre).
Terreur, punition, ô juges, magistrats !
À la Maternité feront faire un grand pas,
Cette maternité, — dérision amère !
Que n’accepterait pas, ou lionne, ou panthère.





Soyez donc indulgents, Jurés ou Tribunaux,
Pour la femme vouée aux Esprits infernaux !
Pour celle qui tordant ou brisant les vertèbres
D’un pauvre petit ange, en de lâches ténèbres,
Afin de mieux cacher les morceaux d’un enfant,
Les arrange parfois sur un brâsier ardent…