Page:Forneret - Ombres de poésie, 1860.djvu/22

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Que ces fils conducteurs de l’Électricité
Ne compromettent rien de la sécurité.
C’est vraiment une erreur, et votre humble pensée
A prévu les effets d’une œuvre si hâtée.
Il faudrait, disions-nous, donner le temps au Sol
De reprendre l’aplomb dont on lui fait le vol.
Il faudrait sagement ne pas aller trop vite,
Et le malheur qu’on craint, c’est ainsi qu’on l’évite ;
Ne nous réjouissons qu’en examinant bien
Si la fête du jour amène un lendemain ;
Si le bonheur présent, une lueur prospère,
Ne sera pas plus tard un repli de vipère ;
Enfin, si l’Avenir doit avoir un bienfait,
Par compensation, meilleur que le regret :
Oui, c’est là, pensons-nous, que se trouve la somme
De raison, à servir bien les travaux de l’homme ;
Plus il sera prudent, plus on l’admirera
Dans l’exécution de tout ce qu’il fera.
Mais non !… pour de l’argent il donnerait sa vie…
Pourvu qu’il eût de suite… et puis après il prie !…
Il s’adresse au Très-Haut pour conjurer les temps,
Le Très-Haut lui répond par tous ses ouragans ;
Car il voit dans son cœur une large gangrène
Qui,sous un fard pliant, a la force d’un chêne.