Page:Forneret - Ombres de poésie, 1860.djvu/57

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Aurait-on dû jamais avoir à l’inventer
Pour dire l’action qui fait le plus douter ?
Une mère qui donne à son enfant la vie,
Et qui la lui reprend sans pitié quoiqu’il crie…
Malgré ses mouvements et ses crispations,
Ses souffrances de corps et ses convulsions…
Qui ne s’occupe pas, en sa rage cruelle,
Si son premier regard se tourne et va vers elle !
S’il a chaud, s’il a froid en dessous, en dessus ;
Si ses petites mains se joignent en Jésus,
Comme pour la prier de finir ses tortures
Et de le laisser vivre au sein des créatures ;
Pour la voir, la servir, la défendre, l’aimer,
Grandir en cet amour qu’on doit tant estimer.




Une Mère ! — Ce mot peut-il aller à l’autre ?
Oh ! je n’en trouve point, — point que celui d’apôtre
Du Démon incarné, affreusement maudit,
Dont le palais d’Enfer, au plus saisissant bruit,
Offre les hurlements ou le sang froid sauvage
De l’hyène qui flaire et dévore en sa cage