Page:Forneret - Ombres de poésie, 1860.djvu/71

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Oui, oui, silence affreux !… un sol couvert de Braves
(Car tout brave est celui qui s’est bien défendu),
Expirés ou râlant… hideux monceau d’entraves
Où tout rang, où tout grade est éteint, confondu…

Après le jour, la Nuit, pareille aux creux de tombe ;
Alors, pour retrouver des parents, des amis,
Chacun cherche, soulève un être qui retombe
Heureux, balbutiant : — Je meurs pour mon pays !

Puis sonne le Départ… Mais avant, une fouille
Se pratique en la terre… immense et noir cercueil…
Qui reçoit dans ses flancs l’héroïque dépouille…
La terre se referme… et l’Herbe fait le deuil !

. . . . . . . . . . . . . . . .

C’est un mot seulement que je viens de vous dire ;
Mais que la Guerre soit ou folie ou raison,
Je ne craindrai jamais de penser ou d’écrire
Que Guerre signifie — ABOMINATION !!!


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