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LA CHANSON DU MARIN


J’aimais la mère, j’aimais la fille. On est marin, on part longtemps. J’aimais la mère en partant ; en revenant, j’aimais la fille.


Et voilà-t-y bien des affaires ! Qui donc me regarde en souriant ? J’suis parti triste, je r’viens content. La mère est morte, la fille est mère.


On est marin, on part longtemps. Et, tenez, déjà, faut que j’file. — « Hé, la ftille ! prépare-moi ta fille ! Je r’viendrai la prendre dans quinze ans. »