Page:Fort - L’Amour marin, 1900.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’amour marin. L’un porte un aviron, sous lequel il est droit, la tête avec aisance inclinée vers le poids. Les autres, sur la plage, laissant traîner leurs pieds, tanguent en balançant leurs mains développées. Et l’on sent, à leur marche royale ou placide, comme à leurs beaux yeux pâles mouillés d’azur tranquille, que dans ces âmes prison- nières des flots libres, la grande âme flottante de la mer s’équilibre. ^ Eh bien, ce seront eux qui, d’un coup à l’épaule, un coup sournois d’un poing trop fort, réveilleront, penchée sur la soupe fumeuse, réponse abrutie, soûle de calvados. Car il faut ce qu’il faut ! Chacun son dû, au monde. A l’homme la soupe; aux femmes, la liberté, tant que l’homme fauche le vent, pêche les ondes, — mais au retour, comme par un