Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XII

nicolas houle


Parmi les navires qui faisaient le commerce entre Terreneuve, les États-Unis et les Antilles, en mil huit cent quarante se trouvait le Marie-Céleste, un voilier jaugeant quatre cent soixante-dix tonneaux et appartenant à la compagnie Hearn & Scott, de Boston.

C’était un brick comme presque tous ceux de la marine marchande. Plus solide qu’élégant, et plutôt sûr que rapide, il ne trahissait pas les espérances de ses armateurs.

Il avait cent pieds de la proue à la poupe et trente de tribord à babord, était de construction américaine, n’avait qu’un pont et son grand mât avait soixante pieds.

Quand on le voyait sortir du port par les gros temps, le pavillon américain au perroquet d’artimon, on ne craignait pas pour son sort et on était certain de le voir revenir de son voyage. Dans l’hiver de mil huit cent quarante il allait de Terreneuve à Porto-Rico avec un chargement complet.

Son capitaine John Smith louvoie dans la cinquantaine. Sans être un bel homme, il a de l’attrait. Cette pause énergique, cette figure mâle sont celles d’un