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les mystères de montréal

par un mouvement violent, il lui fit échapper son poignard.

Il l’éloigna avec son pied et, ne craignant plus cette arme dangereuse, il donna un coup de genou dans les reins de l’Espagnol et se leva.

Le pirate voulut se lever lui aussi mais il retomba sur le pont en poussant un râle d’enragé.

Le Canadien comprit que cet homme n’était plus à craindre. Il ramassa le poignard qu’il lui avait fait échapper et laissa le blessé se tordre en proie à ses douleurs et à sa colère.

Il courut aider ses compagnons.

Le capitaine était aux prises avec un pirate. Le Canadien asséna à ce dernier un coup de poing sur la tempe, qui lui fit lâcher prise et l’envoya tomber étourdi près du mat de misaine.

Houle sauta ensuite près du canon que défendaient vaillamment Saint-Amour et Longpré, puis, leur ayant aidé à le braquer sur les pirates, il leur intima une dernière fois l’ordre de quitter le navire.

Le plus grand désordre régnait dans les rangs des pirates. Ils étaient sans chef et chacun donnait son commandement.

Cette menace énergique du Canadien eut de l’effet. On vit un pirate enjamber le bastingage, puis un deuxième, et bientôt on entendit le bruit des pas des écumeurs de mer qui s’éteignait graduellement sur les quais déserts de San-Juan.

Restés maîtres de leur navire, les marins du Marie-