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CHAPITRE XVIII

la malédiction


Saint-Denis et les villages voisins n’ont pas oublié la surprise qui fut causée sur les bords du Richelieu par le retour de l’ancien lieutenant des patriotes. On le croyait mort depuis longtemps et on n’espérait plus le rencontrer en ce monde.

Antoine Martel en sortant le matin sur le perron pour respirer l’air frais vit passer la voiture qui portait les deux étrangers.

Il eut comme un pressentiment de la scène dramatique qui allait se passer. D’un pas rapide, il rentra dans la maison, monta au grenier et ouvrit le châssis du nord-est d’où il suivit du regard la barouche entraînée dans une course furibonde.

En approchant la maison de la veuve du notaire, le cheval modéra sa folle allure. Le cavalier de la défunte Ameline se sentit pâlir.

Il avait vu sur les journaux que des exilés profitant du décret d’amnistie étaient déjà entrés au Canada. Cela l’avait intrigué toute la nuit. « Paul n’est pas mort, se répétait-il sans cesse, il va revenir au pays… il va revenir au pays, c’est certain… mais ce qu’il y a de plus certain encore c’est que Charles n’épousera