partit en fouettant sa bête, tandis que le nouvel arrivé se dirigeait vers la porte d’entrée.
Distrait sans doute il tira sur la sonnette contre la coutume des habitués de la maison. Mais avant qu’on ouvrît, le petit homme maigre poussa dans la porte et monta à sa chambre au second étage.
— Cette damnée perruque, fit-il en entrant, j’ai failli la perdre et elle a failli me perdre !
Puis il enleva sa perruque qu’il jeta sur le chiffonnier. Il apparut alors un tout autre homme.
Au bruit qu’il fit dans la chambre, un pensionnaire couché sur un canapé, la figure contre le mur se retourna.
Cet individu était le type parfait de l’alcoolisé. L’histoire de sa vie était écrite sur son nez d’un rouge écarlate, dans ses yeux vitreux et cernés et sur sa physionomie abrutie. Il avait dû s’adonner beaucoup à la débauche. Les phrénologistes vous l’auraient dit en examinant la conformation de son crâne, qui sans être tout à fait pointu, avait la forme d’un cône, ayant le sommet à la partie supérieure de la cervelle.
Ce pensionnaire se leva sur son séant et dit au nouvel arrivant :
— Nous avons fait un coup de maître !
Le petit homme maigre répondit en souriant :
— La police est sur les dents ; les gares et les quais sont surveillés ; on télégraphie partout.
— Ah ! ah ! moi qui ai demandé le chemin à un constable !