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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/234

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les mystères de montréal

— Quel est votre nom ?

— Riberda, Petro.

— Et vous voulez faire la traversée ?

— Oui : je vous assure que je vous aiderai.

— C’est bien ; vous ferez partie de l’équipage jusqu’à Gênes… En attendant le souper allez aider au chargement … Vous avez votre bagage avec vous ?…

— C’est tout ce que je possède, répondit Matson en montrant ses vêtements… J’ai vendu tout ce que je possédais pour m’acheter de quoi manger.

Le lendemain matin à cinq heures le Marie-Céleste levait l’ancre après avoir rempli les formalités d’usage. Et comme un bon vent gonflait ses voiles, il disparaissait bientôt dans les détours du Saint-Laurent.

Le détective Michaud avait employé l’après-midi du jour précédent à chercher l’habile filou qui avait pillé le coffre-fort de l’Albion et le gousset de monsieur Mc Lean.

Il avait fait surveiller les gares et les vaisseaux des lignes régulières en partance. Il avait mis sur la route les plus fins limiers, et le soir après avoir arrêté trois innocents, après avoir visité les lieux suspects, après avoir télégraphié dans vingt-deux villes et villages, et interrogé cinquante cochers de place, après être retourné quatre fois à la Banque de Montréal et après avoir questionné tous les employés depuis le caissier jusqu’au balayeur, il était revenu aux quartiers généraux de la police en disant au chef Hood.

— Il n’y a que le diable pour arrêter ce voleur !