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les mystères de montréal

— Il a marché pour rien.

— Mais cet Américain.

— Bah !… qu’il filait ?

— Oui.

— C’est une fausse piste.

Le détective relut pour la vingtième fois peut-être la fin du procès-verbal dressé à la morgue :

« D’après ce qu’il appert, la victime ne parlait pas bien la langue française, n’était à Montréal que depuis une journée, ne connaissait pas la ville et n’a pas été identifiée par personne. »

« Le jury est unanime à rendre un verdict de « mort d’un coup de garcette ou d’un autre instrument semblable donné pour un motif inconnu, par une main inconnue. »

— Une main inconnue, répéta Michaud en mettant le document sur la table. C’est une main inconnue aussi qui a commis le vol de dix-huit mille piastres à l’hôtel « Albion » en 1842. Vous n’avez pas oublié ce vol ?

— Oh non, des coups comme celui-là, ne s’oublient pas.

— Surtout quand on sait le coupable encore au large ;… fit Michaud en voulant narguer le chef de police, à qui il avait reproché dans le temps, l’inactivité de certains officiers du corps de police.

— Ou qu’on a perdu à cause de cela, interrompit Hood, la place de détective de la Banque de Montréal.

— C’est choquant pour nous deux, tenez… Et