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les mystères de montréal

— Soyez certaine, répondit-il en sortant, que je n’oublierai pas la maison dont vous et votre sœur faites les honneurs avec tant d’amabilité.

Le représentant de la maison Donalson ne fut rien moins que charmé de la réception dont son ami avait été l’objet.

Il dit à Jeanne :

— Vous vous êtes montrée bien aimable, et je vous en remercie. J’ai cru m’apercevoir que le banquier ne restait pas indifférent à vos beaux yeux. Je l’ai surpris plusieurs fois vous dévorant à la dérobée avec un œil de convoitise.

— Oui à la dérobée ! balbutia Jeanne entre ses dents.

— Comment le trouvez-vous ? continua Braun en marchant dans le salon.

— Charmant, et je suis surprise de voir que nos jolies montréalaises ne se le disputent pas.

— Il sort si peu, voyez vous… néanmoins il observe, il étudie… Et un bon jour, il arrivera près d’une demoiselle, qu’il semble à peine connaître, et lui demandera sa main.

« Pourvu que ce ne soit pas la mienne, » pensa la fiancée du patriote, puis elle continua tout haut :

— Il est temps qu’il fasse son choix car il doit être assez âgé !

— Il a l’air plus vieux qu’il l’est réellement, répondit Braun ; il a eu tant d’inquiétudes avec sa fortune.