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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/340

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les mystères de montréal

La nation continua ses danses et ses chansons.

Il était onze heures quand les sauvages, après avoir jeté un dernier coup d’œil à leur prisonnier, se retirèrent dans leurs huttes pour prendre un peu de repos, afin d’être mieux disposés pour le repas du lendemain matin.

Les cris des Guaranis s’éteignirent peu à peu et le village rentra dans le calme de la nuit.

Un gardien se promenait auprès du poteau où était attaché l’Outeiro. Celui-ci était au désespoir. Que faisaient donc son père et ses guerriers qu’ils ne venaient pas à son secours ? L’homme blanc leur avait donc fait bien peur.

Il regardait son gardien avec des yeux suppliants et celui-ci répondait par des sourires moqueurs.

Trois heures se passèrent ainsi. Dans une heure le soleil se lèvera pour assister à la fête de ces anthropophages. Ils sont tous couchés qui rêvent à ce festin.

Cependant si l’on eut examiné toutes les huttes avec attention, on eut vu que dans l’une, située près de celle du grand chef, un homme au lieu de dormir prêtait l’oreille au moindre bruit.

De temps en temps il se sortait la tête par la porte de sa hutte.

Tout-à-coup il sort de son abri et s’avance sur la pointe des pieds derrière le gardien, et avant que celui-ci ait le temps de se retourner, il lui assène un violent coup de massue sur la tête.

Le gardien tomba baignant dans son sang, sans