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les mystères de montréal

ayant rencontré une petite rivière, il en remonta le cours.

Vers le milieu du deuxième jour, il vit à sa droite un grand nombre de tentes. C’était le camp des Outeiros.

Les Outeiros sont comptés parmi les sauvages les plus anthropophages de l’Amérique du Sud. Au besoin ils sont même géophages.

Ils sont d’une haute stature, se tatouent hommes et femmes, ce qui leur donne un aspect repoussant. Ils sont très superstitieux, plus nomades que les Guaranis, vivent sous des tentes en peau de lama et ont un costume tout à fait primitif. Ils parlent à peu près le même dialecte que les Guaranis avec qui ils sont en guerre perpétuelle.

En entrant dans leur camp, l’étranger fut désarçonné et terrassé.

— Est-ce ainsi, leur demanda-t-il, que vous traitez l’ami de votre nation, le protecteur de vos chefs ?

— Tu mens, lui cria-t-on, tu es un Guaranis. Tu en portes le costume et tu vas mourir comme un chien.

Les sauvages le chargèrent de courroies et le traînèrent au milieu du camp, comme on traine un bœuf à la boucherie.

Le prisonnier cherchait le jeune chef qu’il avait autrefois délivré. Ne le voyant pas il dit :

— Demandez à votre jeune chef Irisko, qui je suis, et il vous le dira.

— Irisko ! Irisko ! répondit-on, ah ! sans doute qu’il