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les mystères de montréal

le premier cocher libre, lui donna l’adresse du docteur Bissonnette et revint, avec ce dernier, en moins de dix minutes.

Le docteur Bissonnette était un médecin grand, maigre, que de Courval ne connaissait pas, ayant seulement vu son enseigne en se rendant au bureau.

Comme le docteur questionnait beaucoup pour savoir comment le blessé avait fait pour tomber sur le coffre-fort, le banquier haussa les épaules et lui dit brusquement :

— S’il vous plaît, docteur, pansez donc cet homme au plus vite et vous serez bien payé.

La blessure n’était pas grave. L’évanouissement était dû à la force du choc plutôt qu’à sa gravité.

Quand le médecin eut appliqué un bandage sur la tête du blessé et qu’il lui eut fait respirer divers sels, celui-ci ouvrit les yeux.

Le financier attendait avec angoisse la première parole du blessé. Il fit signe au docteur de se retirer en lui disant :

— Si j’ai encore besoin de vos services, je sais où vous prendre.

Il était temps. Le blessé ouvrait la bouche.

— Tu m’as manqué encore une fois, murmura-t-il… Je ne te donnerai pas la chance de te reprendre : ce soir tu coucheras dans la grande prison de Montréal…

Que fit le traitre de 37 dans cette situation critique ? Se découragea-t-il ? Pensa-t-il à s’enfuir ? Non. Il en