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CHAPITRE X

la guerre


En 1845, vivait aux environs de Vera-Cruz, dans la république du Mexique, un homme puissamment riche. On le disait quatre fois millionnaire.

Il était très charitable et pratiquait la philanthropie sur un haut pied, dépensant ses immenses revenus à faire l’aumône. On bénissait sa main, comme celle d’un bon père.

Cependant cet homme ne paraissait pas heureux. Les hasards d’une vie de malheurs semblaient l’avoir vivement affecté. Pendant que la population bruyante de Vera-Cruz se promenait sur la plazza, lui se promenait, seul et rêveur, sur les bords déserts du golfe du Mexique.

Cet homme était Paul Turcotte.

Le roi des Outeiros l’avait fait riche à foison. Il lui avait chargé de diamants, un vaisseau que le Canadien était venu vendre au Mexique, réalisant un bénéfice immense. Aussitôt il était parti pour le Canada.

Il s’était rendu à Saint-Denis. Là il avait appris le départ des orphelines pour New-York.

Il y était allé, il avait fouillé cette grande ville, il avait visité tous les lieux publics, pour voir s’il ne verrait pas parmi les personnes qui s’y rendaient, celles qu’il cherchait, il avait interrogé la masse des passants,