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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/434

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CHAPITRE XII

un bal interrompu


Celui qu’on appelait banquier de Courval, avait réuni dans son vaste salon de la rue Bonaventure tout ce que Montréal comptait de distingué et de fashionable.

L’élite de la société canadienne-française et canadienne-anglaise s’y était donné rendez-vous, et plusieurs familles profitaient de cette occasion pour renouer entr’elles les relations longtemps interrompues à la suite des événements de 37-38.

Quel luxe dans le salon de ce célibataire ! L’éclat des bougies éblouit les yeux des invités. Et les décorations ! Comme elles sont arrangées avec goût, avec art !

On se regarde à la clarté des lumières, dans cet appartement, rempli d’un frémissement d’éventails et d’émanations de parfums qui caressent les narines.

Le banquier a demandé à Jeanne Duval pour faire les honneurs de la maison, avec lui. Elle n’a pas voulu refuser. Elle est bien jolie avec sa robe de soie couleur crème ; et son air modeste fait un contraste avec celui des dames coquettes qu’il y a dans le salon. Elle a un bon mot et un sourire pour tous ; cependant il lui répugne de marcher au bras de cet homme, que