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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/448

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les mystères de montréal

au 14… Je veux attendre que tout cela soit fini et que le sort de cet être dangereux soit fixé… Alors, Jeanne, nous commencerons une vie nouvelle, exempte d’orages, je l’espère… Nous nous marierons à la Cathédrale.

— Ou plutôt non, interrompit Jeanne, nous nous marierons à Saint-Denis, c’est là qu’a commencé notre roman de misère, c’est là qu’il doit se terminer.

La cour criminelle s’ouvrit le 25 janvier sous la présidence du juge Paquet.

Jamais, depuis le procès retentissant des condamnés politiques de 37-38 on n’avait vu une foule aussi nombreuse aux abords du Palais de Justice. Tous se pressaient pour assister à ce procès qui promettait d’être intéressant et célèbre.

Il était dix heures et demie quand le banquier de la rue Bonaventure fit son apparition en cour. Il marchait entre quatre constables, était très pâle, mais affectait son sourire cynique d’habitude. Il était vêtu de noir et portait avec élégance son petit lorgnon d’or dont il tortillait la chaîne entre ses doigts.

Plusieurs spectateurs se demandaient si les accusations portées contre ce gentleman étaient bien fondées.

Il plaidait « non coupable » et avait retenu les services de deux éminents avocats : Wilfrid Daveluy et Charles Hénault.

Laurent Brousseau était l’avocat de la Couronne.

L’acte d’accusation qu’il formula ne fut pas un