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près des Carmes-Déchaux, au bourg Saint-Germain-des-Prés ; il payait sa pension 100 livres par mois. Il eut certainement une grosse influence sur sa sœur et son beau-frère. Ce dernier s’adressait à lui en raison de ses connaissances juridiques pour les contestations qu’il avait avec d’autres membres de sa famille. Nous avons trouvé dans les papiers d’Henri Chahu une consultation de lui datée du 31 juillet 1672, quelques mois avant sa mort, concernant un arrêt par défaut rendu contre Chahu en parlement de Bretagne. Son beau-frère, en tout cas, imita son exemple. Il fut le bienfaiteur des Bernardines du Précieux-Sang, ses voisines, à qui il laissa 5,600 livres ; de l’Hôpital général, qu’il dota de 1,600 livres, et surtout de l’Hôtel-Dieu, qu’il fit son légataire universel par testament du 12 octobre 1677[1].

Au décès de sa sœur, Duplessis se retira pendant quelques mois au palais Mazarin, rue Neuve-des-Petits-Champs, où demeurait son cousin Aubery ; il y conserva un appartement, en attendant que soit aménagé pour lui, au séminaire des Missions, celui du P. Bernard de Sainte-Thérèse, évêque de Babylone[2]. Il y resta jusqu’à sa mort, le 6 mai 1672. Il y avait réuni une tres importante bibliothèque qu’il légua à la maison. On lit en effet dans son testament[3] :« Je donne et lègue ma bibliothèque à MM. du séminaire des Missions étrangères, estably rue du Bac, prez les Incurables du fauxbourg Saint-Germain (compris les manuscrits), qui est dans le logement que j’occupe dépendant d’eux, et où estoit autrefois M. l’évesque de Babylone ; laquelle ne pourra être vendue ny aliénée, pour quelque cause et occasion que ce soit, et demeurera inséparablement à la maison principale et résidence desdits sieurs du séminaire, soit où ils sont de présent, ou bien où ils s’établiroient ailleurs en cette ville et fauxbourgs de Paris. Je leur donne aussi tous les escripts de piété qui se trouveront dans mes coffres ou cabinets, soit de ceux que j’ai recueillis de diverses personnes, grands serviteurs et servantes de Dieu, soit de mes applications et foibles pensées, quoyque de nulle considération, pour en

  1. H. Chahu, dont l’enterrement eut lieu à Saint-Sulpice, fut inhumé, auprès de sa femme, dans le cimetière de la paroisse Saint-Côme.
  2. Voir l’inventaire fait après le décès de Mgr l’évêque de Babylone, Bernard de Sainte-Thérèze, mort le 10 avril 1669 (Arch.  nat., S. 6866). Voir son épitaphe dans Félibien, II, 1487.
  3. Arch. de l’Assistance publique, Testament in-extenso, et aussi Bibl. nat., ms. lat. 17924, « Extrait du testament olographe de deffunct Mre Christophe Duplessis, seigneur et baron de Monbar, conser du Roy en ses conseils, en date du 1er novembre 1671, par luy reconnu par dt Lange et Carnot, notaires au Chastelet de Paris, le 7 mai 1672, et déposé pour minute ez mains dud. Carnot le lendemain jour du décez dud. sr Duplessys » (extrait).