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Une heure après, nous parvenions à découvrir — c’est le mot, — l’auberge de Pietra-Moneta, à quelques cents mètres au delà de l’embranchement de la route, d’où rien ne pourrait en faire soupçonner l’existence à un voyageur non prévenu, tant le fourré envahissant en masque la vue à cet endroit. À demi-morts de faim, haletants de soif, nous surprîmes étrangement la ménagère qui nous fit entrer dans une petite salle fraîche où le déjeuner fut bientôt servi. Triste menu ! Une tranche de jambon fumé, une omelette au lard rance arrosée d’un mauvais petit vin aigre, mais que nous n’aurions pas données pour un empire !




De Pietra-Moneta à St-Florent. — 17 mai.


Il est deux heures quand nous quittons Pietra-Moneta, non sans jeter un regard de reconnaissance sur ses trois ou quatre maisons blanches, devant lesquelles sont plantées de robustes haies d’Agave. La chaleur pèse lourdement sur le maquis où l’on n’entend pas un cri d’oiseau, pas un murmure de feuilles. Ragaillardis par notre frugale collation, nous prenons d’un pied allègre la route de St-Florent, fouillant d’un coup d’œil, à droite et à gauche, les fossés et les talus.

Voici une petite mare presque desséchée dont les bords sont couverts de :

Eleocharis palustris R. Br.
Lotus Conimbricensis Brot.