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En botanique notamment, malgré de nombreuses explorations conduites par des observateurs autorisés, malgré de multiples et sérieux travaux, épars il est vrai et sans cohésion, on ne saurait aujourd’hui élever la prétention de dresser un inventaire complet de la flore insulaire. Bien des régions de la Corse n’ont pas encore été visitées, ce qui s’explique autant par le manque de communications que par la difficulté même des recherches dans un pays aussi accidenté ; en outre, devant le nombre relativement considérable d’espèces spéciales à cette contrée, il n’est pas téméraire d’avancer que beaucoup de plantes de l’île n’ont point été étudiées jusqu’à ce jour avec toute l’attention qu’elles méritent et que, au seul point de vue de la nomenclature de la Flore de France, il y a là un vaste champ d’investigation ouvert aux chercheurs.

C’est sous l’empire de ces idées, depuis bien longtemps développées entre nous, que mon honoré maître M. Foucaud résolut, au printemps de 1896, de diriger vers la Corse son excursion annuelle et m’engagea à me joindre à lui pendant les trois semaines que devait durer ce séduisant voyage. Il est à peine besoin de dire quel plaisir je ressentis à retrouver l’ami dont j’ai eu si souvent à mettre à l’épreuve l’inépuisable bienveillance et le généreux dévouement, et le botaniste érudit sous les auspices duquel j’allais étudier une flore pleine d’attraits et de nouveauté.

M. Foucaud m’apporta la bonne nouvelle que M. Jousset, de Rochefort, secrétaire de la Société botanique Rochelaise, notre ami commun, l’avait supplié de lui confier le soin de la préparation de nos récoltes. Nous ne saurions trop remercier ici notre dévoué con-