Page:Foucaud, Simon - Trois semaines d'herborisations en Corse, 1898.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 84 —

peu au courant des mille difficultés que l’on éprouve à voyager en Corse, faute de services organisés et bien souvent même de routes commodes, nous nous trouvâmes obligés de renoncer à toute tentative pour aborder la région des hauts sommets.

La moindre excursion eût demandé beaucoup plus de temps que n’en comportait notre programme et au surplus on nous affirma que la neige était encore trop abondante pour permettre une ascension quelconque.

Le moment était bien en effet un peu prématuré pour l’observation des espèces alpines ; cependant il nous serait resté un regret de quitter l’intérieur de l’île sans emporter quelques souvenirs de ses belles et riches montagnes. Nous nous rendîmes donc à Vénaco, qui est un village situé à une dizaine de kilomètres au sud de Corté sur la route d’Ajaccio.

Immédiatement au-dessus et à l’ouest de cette localité, dont l’altitude ne dépasse pas 600 mètres, s’élève un chaînon très abrupt, détaché du mont Cardo, où les cimes principales oscillent entre 1,200 mètres et 1,600 mètres et sur lequel nous avions projeté d’herboriser pendant la journée du 25 jusqu’à la plus grande hauteur possible.

Malheureusement la santé de l’un de nous laissait à désirer depuis plusieurs jours et autant par crainte d’une nouvelle indisposition que pour ménager ses forces, le départ fut retardé au second train. À Vénaco, le déjeuner se fit encore quelque peu attendre, de sorte que nous entrâmes en campagne vers midi seulement, contraints par suite de ne pas nous lancer à l’aventure et de limiter strictement notre terrain de recherches.

Nous abordâmes la montagne par un raccourci très