Page:Foucauld, Dictionnaire touareg.djvu/560

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
560.

pour d’autres, l’ăhâl est mêlé d’asri « liberté de mœurs » ; ils font, entre homme et femme, des attouchements très libres et se donnent des rendez-vous pour le reste de la nuit. L’ăhâl cesse à l’heure de l’ăżoûżeġ « heure de la traie du soir (heure de la nuit close (environ 2h½ ou 3 h. après le coucher du soleil)) » ; à cette heure, chacun retourne à sa tente pour le repas du soir, et l’ăhâl général est terminé. Rarement l’ăhâl général recommence après le repas du soir ; cela ne se fait que pour cause exceptionnelle, p. ex. pour faire honneur à des étrangers de passage ; même dans ce cas, l’ăhâl général n’est pas aussi nombreux qu’avant le repas du soir. L’ăhâl du soir est de règle partout où se trouvent qlq. jeunes fem. et jeunes hom. non mariés, il n’est pas le seul, on peut en outre se réunir de jour, à n’importe quelle heure, une ou plusieurs fois, pour des ăhâl qui sont semblables à ceux du soir ; mais les ăhâl de jour sont moins réguliers, moins fréquents, et ils réunissent moins de monde que ceux du soir, à cause des occupations de la journée. Lorsqu’un campement est nombreux, il s’y tient parfois plusieurs ăhâl en même temps. Quand des campements sont peu éloignés l’un de l’autre, les jeunes hom. d’un campement vont souvent à l’ăhâl de l’autre. Parfois de jeunes hom. font plus de 200 kilomètres pour passer qlq. jours en visiteurs dans un campement où il y a un ăhâl agréable. Les visites faites dans des campements étrangers, dans un but de galanterie, à une ou plusieurs fem. vivant dans l’asri « liberté de mœurs », s’appellent ărabouh ; l’hom. qui les fait est l’ăzerrebah des fem. qu’il visite ; la fem. qui les reçoit est la tăzerrebaht des hom. qui la visitent. On ne désigne jamais un ăhâl par le nom du chef du campement où il se tient, ni par aucun nom d’hom., mais par le nom d’une fem. ou d’un groupe de fem., p. ex. par le nom de la fem. dans la tente duquel il se tient, ou par celui de la fem. qui le préside hab., ou par celui d’une joueuse de violon qui y joue, ou par celui de la fem. dont l’agrément est le principal attrait de la réunion, ou par un pluriel comme « les filles d’un tel » ou « les femmes de telle tribu ». Les hom., surtout les étrangers, et surtout quand les ăhâl réunissent une nombreuse compagnie, n’y vont d’ordinaire qu’élégamment vêtus. Dans les ăhâl, les fem. et les hom. réunis élisent qlqf. une présidente ; qlqf. ils élisent une présidente et un président ; jamais ils n’élisent un président seul ; la plupart du temps ils n’élisent ni l’un ni l’autre ; la présidente s’appelle tamṛart n ăhâl, le président s’appelle aṛar n ăhâl ; leurs fonctions sont les mêmes et consistent à