Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/139

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hâte et en ne consultant que soi-même amène des regrets cuisants.

« C’est avec beaucoup de circonspection qu’il faut accepter une union, surtout quand elle est secrète ; quand les cœurs ne se connaissent pas, l’amitié devient inimitié. »

le roi. Ainsi, sur le témoignage de cette dame, vous nous accusez d’une foule de fautes ?

sârngarava, avec ironie. Vous avez entendu ce renversement des choses reçues :

« Une personne depuis sa naissance n’a pas été exercée au mensonge, et sa parole est sans autorité ; mais que ceux-là seuls soient dignes de confiance qui s’étudient à tromper les autres, en disant : voilà la vérité ! »

le roi. Eh bien ! véridique ermite, quand même tout serait avoué par nous, qu’advient-il de la séduction de cette femme ?

sârngarava. La déchéance.

le roi. La déchéance pour les descendants de Pourou ? Cela n’est pas croyable !

sâradvata. Sârngarava, qu’est-il besoin d’en dire davantage ? Le message de notre vénérable maître est fait. Retournons à l’ermitage. (Au roi.) « Puisque cette femme est ton épouse, abandonne-la ou reçois-la, l’autorité qu’on a sur les femmes étant regardée comme illimitée. »