Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/16

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ment la lecture de cette dernière qui inspira à Gœthe la belle stance qui est devenue l’épigraphe inséparable de toutes les reproductions du chef-d’œuvre de Kâlidâsa.

″Willst du die Blüte des frühen, die Früchte des spätern Jahres,
Willst du was reizt und entzückt, willst du, was sättigt und nährt,
Willst du den Himmel, die Erde mit einem Namen begreifen :
Nenn’ich, Sakontala dich, und so ist alles gesagt.″

« Veux-tu, dans un seul mot, renfermer à la fois
Et les fleurs du printemps et les fruits de l’automne ?
Veux-tu le ciel, la terre et les senteurs des bois ?
Veux-tu ce qui ravit, transporte ? ce qui donne
L’émotion au cœur, le plaisir à l’esprit ?
Voici Sakountalâ : par ce nom tout est dit ! »

Parmi les ouvrages du poëte hindou, nul ne peut, en effet, être comparé à Sakountalâ pour la richesse de l’imagination, la grâce des détails et la connaissance profonde du cœur humain.

À peu près à l’époque où Gœthe louait si bien, dans une seule stance, le drame de Kâlidâsa, Auguste Wilhelm de Schlegel, dans sa première lecture sur la littérature dramatique, écrivait ce jugement, que le temps n’a fait que confirmer :

« L’Europe a appris dernièrement que les