Page:Foucaux - La Reconnaissance de Sakountala.djvu/27

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femmes dans les drames indiens, on remarque aussi qu’elles y remplissent des emplois qui nous paraissent convenir plutôt à des hommes. Tels sont, dans Sakountalâ, celui de la portière du palais, celui des gardiennes du jardin royal, et enfin celui de ces femmes armées d’arcs et de flèches, chargées de veiller à la sûreté du roi.

Une différence importante sépare le drame indien du drame classique des autres nations : c’est l’absence complète de distinction entre la tragédie et la comédie ; on n’y trouve jamais de catastrophe tragique, car une règle absolue défend même d’annoncer sur la scène la mort du héros ou de l’héroïne. Les égards pour la bienséance sont portés aussi loin que possible. Aucune parole, aucun geste ne doit blesser les oreilles ou les yeux du spectateur.

La longueur des pièces est encore une particularité qui distingue le théâtre indien de celui des autres nations. Les dix actes du Chariot d’Enfant égalent en longueur au moins trois pièces d’Eschyle.

Si les Hindous, comme l’ont cru quelques personnes, n’ont eu l’idée de leurs drames qu’en voyant des pièces représen-