me semble réuni ; ce qui, par nature, est courbe, devient ligne droite à mes yeux ; par la rapidité du char rien ne reste un seul instant ni loin ni près de moi. »
le cocher. Voyez cette flèche, elle va tuer la gazelle.
dans la coulisse. Holà ! holà ! Sire. Cette gazelle appartient à l’ermitage. Il ne faut pas la tuer ! Il ne faut pas la tuer !
le cocher, après avoir écouté et regardé. Sire, voici en vérité des anachorètes, qui se pressent autour de cette gazelle noire qui s’est trouvée dans le chemin de vos flèches.
le roi, vivement. Arrête les chevaux !
le cocher. Oui, Sire. (Il arrête le char.)
l’ermite, levant la main. Cette gazelle, ô roi, appartient à l’ermitage. Il ne faut pas la tuer ! il ne faut pas la tuer !
« Non, non, cette flèche ne doit pas tomber sur le corps délicat de la gazelle comme du feu sur un bouquet de fleurs. Qu’est-ce, en effet, que la vie si fragile des gazelles, exposée à tes flèches acérées qui ont la solidité du diamant ?
« Retire donc ce trait déjà ajusté. Tes armes sont pour défendre l’opprimé, et non pour blesser l’innocent ! »