matériaux employés, les mêmes conventions acceptées, les mêmes procédés d’exécution mis au service des mêmes sujets. Ni la différence d’âge ni la diversité d’origine n’arrivent à modifier sensiblement leur apparence générale. C’est assez dire que nous devons reconnaître en elles les productions d’un art dès longtemps stéréotypé.
Cette constatation nous est un premier garant de leur fidélité traditionnelle. Il ne suffit pas en effet à notre dessein que ces peintures soient des œuvres passables et appartenant toutes à une même école, d’ailleurs ancienne : il faut encore que le style de cette école soit bien véritablement indien.
C’est à ce point de vue surtout qu’il est intéressant de comparer nos miniatures népalaises avec celles des manuscrits bengalis contemporains. Dans le Ms. Add. 1464 de Cambridge^^1, par exemple, non seulement les sujets sont les mêmes, mais il règne encore la plus grande analogie dans la manière de les traiter. À peine peut-on cette fois discerner quelques différences un peu typiques, C’est ainsi que dans les miniatures bengalies l’épaule droite du Buddha est presque toujours représentée découverte ; la protubérance crânienne (uṣṇiṣa), qui est une de ses marques distinctives, est beaucoup plus pointue et placée plus en arrière ; d’un façon générale les personnages ont quelque chose de plus mollement arrondi dans les lignes du corps et de plus tortillé dans la pose. Les mêmes caractères se retrouvent et s’affirment dans les enluminures, si fines d’ailleurs, du Ms. Add. 1688 de Cambridge^^2. Les attitudes, presque toujours
1. Pour le manuscrit, v. plus haut, page 31. — Pour les miniatures, v. les reproductions de quatre d*entre elles sur la pl. X, i, 3, 4, 5.
2. Pour le manuscrit, v. plus haut, page 31. — Pour les miniatures, v. la reproduction de trois d’entre elles sur la pl. IX, 5 et 6, et la fig. 4.