ont donné de plus curieux & de plus raisonable: mais il est bon de faire voir à bien des gens qu'ils se trompent, lors qu'ils s'imaginent que l'ue des plus sage manieres de philosopher, qui ait gouverné les esprits, les doive porter à mépriser leur Religion, & à se rendre incredules pour toutes les veritez, qui ne leur plaisent pas.
On juge bien que je veux parler de la Philosophie des Academiciens, que quelques-uns employent pour se persuader qu'il faut douter de toute chose, & que par consequant on doit regarder la Religion d'une maniere indifferente.
Ce n'est pas neanmoins que quelques personnes de merite, sçayantes d'ailleurs, mais mal informées de cette maniere de philosopher n'ayent entrepris de confirmer des sentimens qu'ils devoient plûtôt combatre, mais cela oblige encore davantage de découvrir au public l'erreur où l'on est sur ce sujet: de forte que la Pieté & la Religion ne permettent pas de laisser regner ces opinions qui sont plus generales qu'on ne pense, & qui font d'autant plus de mal qu'elles sont autorisées par un silence qui les favorise. Que l'on ne s'imagine donc pas que la Philosophie des Academiciens soit plus contraire à la Foy que les autres Philosophies, & que si elle tient d'avantage du bon sens, elle n'en soit pas plus nuisible à une Religion appuyée sur la verité qui en est la fource & la regle. Et quoy que l'Auteur auquel je répond ait semblé vouloir dire le contraire, je ne laisseray