— Ô Dieu ! serai-je toujours en butte à un fatal destin ?
Ce qu’ayant dit, levant les yeux au ciel, elle mit ordre à ce que le corps du défunt fût apporté au logis.
Il n’y a personne qui ne s’imaginât voir éclater cette jeune femme en sanglots à la vue d’un objet si pitoyable. La curiosité de voir de quoi serait capable son désespoir avait attiré à la suite du corps grand concours de monde qui entra jusque dans la salle où il fut posé. Mais cette veuve prétendue, se levant au-dessus d’elle-même, loin de produire ces mouvements ordinaires à la faiblesse de son sexe, se contenta d’essuyer les plaies avec une égalité d’âme qui surprit tout le monde.
Comme dans une si fâcheuse rencontre il n’était plus question que de porter à la sépulture un corps qui ne demandait que la terre, elle fit préparer tout ce qui devait convenir aux funérailles d’une personne de qualité. Elle n’épargna rien de tout ce qui les put rendre pompeuses et sacrifia pour cet effet la valeur de mille francs.
Les cérémonies funèbres achevées, elle ne crut pas devoir demeurer plus longtemps dans une