Aller au contenu

Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plu de désigner par le nom de Jaloux : il n’auroit pas trouvé bon que sa femme désertât sa maison pour consumer dans les Opéra, les Assemblées & les Parties secretes de plaisir, le fruit de ses épargnes & de son travail, ainsi que cela se pratique aujourd’hui. Il employoit son argent à quelque chose de plus utile ; & sa femme sage & modeste ne songeant qu’à lui plaire, ne désiroit d’être belle que pour lui. Que les choses sont différentes à présent, je ne dis pas seulement en France, mais par-tout ailleurs ! Le Luxe, le Jeu, les Spectacles, la Coquetterie ont changé, pour ainsi dire, la face de l’Univers.

Revenons aux Florentins : ils sont si peu enclins à la jalousie, que leurs femmes ont presque toutes des Galants en titre sous le nom de Sigisbés. Quant à l’esprit de trahison & de vengeance dont on les taxe, le reproche ne me paroît pas mieux fondé. J’ai entendu plusieurs fois un de mes indiscrets Compa-